Karim Akouche, écrivain d'origine Kabyle fait actuellement la Une de toute la presse Canadienne. Après la sortie de la pièce de théâtre "Qui viendra fleurir ma tombe", son dernier livre "Allah, au pays des enfants perdus", il vient nous surprendre avec une autre pièce de théâtre "Toute femme est une étoile qui pleure".
Nous vous livrons ci-dessous un article écrit par un grand écrivain Gary Klang.
Nous vous livrons ci-dessous un article écrit par un grand écrivain Gary Klang.
Par Gary Klang, écrivain
À une époque où les écrivains se désengagent de plus en plus des luttes en faveur des démunis, Karim Akouche se range aux côtés des faibles et des exploités. Comme Camus, né lui aussi en Algérie, Karim refuse l'injustice et ne fait pas de compromis en ce qui a trait à ses convictions. Il a connu les misères de la Kabylie, où il a vu le jour, et point besoin pour lui de lire Camus pour connaître les malheurs d'un peuple fier qui a subi une double colonisation : celle des Arabes et des Français. Il a vu des amis mourir au nom de la religion et ne se sent aucun point commun avec des croyances qui restreignent la liberté et vous refusent le droit de les rejeter. Il a connu la terreur mise en œuvre par des fanatiques qui firent plus de 200 000 victimes dans une guerre civile aussi absurde qu'insensée. On comprend donc aisément que lorsqu'il prend la plume, c'est pour défendre les opprimés. Il n'a que faire du folklore et des pâquerettes, et ne fait pas partie de ces écrivains douillets qui passent leur temps à se frotter le nombril, tout en évitant de se mouiller par peur de déplaire.
Le destin a voulu que le combat de Karim pour la laïcité et un vrai vivre-ensemble coïncide avec la représentation de sa pièce, Toute femme est une étoile qui pleure. Ayant eu le privilège d'assister aux répétitions, j'ai constaté la force poétique unique qui se dégage de ce texte, parmi les plus beaux chants d'amour que je connaisse. Cocteau, qui demandait aux poètes de l'étonner, aurait sans doute été comblé. Aucun prêche, aucune emphase, mais une pure fluidité, telle une eau limpide transportant le spectateur à travers les multiples injustices faites aux femmes dans différentes cultures. On a peine à comprendre pourquoi nos dites civilisations (syphilisations, dirait Henry Miller) acceptent toujours que la femme soit soumise à l'homme, comme s'il s'agissait d'une loi de la nature. Et plus étrange encore, les trois grandes religions monothéistes, qui auraient dû défendre la justice, traitent elles aussi la femme en inférieure. Freud y verrait peut-être une angoisse inavouable et refoulée de l'homme, mais n'insistons pas.
Ce monologue, interprété par la remarquable Crystal Racine, nous plonge dans un univers de beauté et de souffrances où les images les plus surprenantes se succèdent sans arrêt. Et c'est peut-être cette opposition entre le beau et le mal qui fascine tant et donne en partie à la pièce son impressionnante force d'envoûtement.
Karim Akouche est à Montréal depuis 2008. J'ai eu le bonheur de le rencontrer deux jours après son arrivée, et depuis lors nos projets n'ont jamais cessé.
Avec sa fougue et son inlassable énergie, il pourrait dire avec Italo Calvino :
« Un écrivain n'a jamais trop d'ambition. La littérature ne peut vivre que si on lui assigne des objectifs démesurés. »
Ceux de Karim sont une longue marche littéraire que rien ne pourra arrêter.
À une époque où les écrivains se désengagent de plus en plus des luttes en faveur des démunis, Karim Akouche se range aux côtés des faibles et des exploités. Comme Camus, né lui aussi en Algérie, Karim refuse l'injustice et ne fait pas de compromis en ce qui a trait à ses convictions. Il a connu les misères de la Kabylie, où il a vu le jour, et point besoin pour lui de lire Camus pour connaître les malheurs d'un peuple fier qui a subi une double colonisation : celle des Arabes et des Français. Il a vu des amis mourir au nom de la religion et ne se sent aucun point commun avec des croyances qui restreignent la liberté et vous refusent le droit de les rejeter. Il a connu la terreur mise en œuvre par des fanatiques qui firent plus de 200 000 victimes dans une guerre civile aussi absurde qu'insensée. On comprend donc aisément que lorsqu'il prend la plume, c'est pour défendre les opprimés. Il n'a que faire du folklore et des pâquerettes, et ne fait pas partie de ces écrivains douillets qui passent leur temps à se frotter le nombril, tout en évitant de se mouiller par peur de déplaire.
Le destin a voulu que le combat de Karim pour la laïcité et un vrai vivre-ensemble coïncide avec la représentation de sa pièce, Toute femme est une étoile qui pleure. Ayant eu le privilège d'assister aux répétitions, j'ai constaté la force poétique unique qui se dégage de ce texte, parmi les plus beaux chants d'amour que je connaisse. Cocteau, qui demandait aux poètes de l'étonner, aurait sans doute été comblé. Aucun prêche, aucune emphase, mais une pure fluidité, telle une eau limpide transportant le spectateur à travers les multiples injustices faites aux femmes dans différentes cultures. On a peine à comprendre pourquoi nos dites civilisations (syphilisations, dirait Henry Miller) acceptent toujours que la femme soit soumise à l'homme, comme s'il s'agissait d'une loi de la nature. Et plus étrange encore, les trois grandes religions monothéistes, qui auraient dû défendre la justice, traitent elles aussi la femme en inférieure. Freud y verrait peut-être une angoisse inavouable et refoulée de l'homme, mais n'insistons pas.
Ce monologue, interprété par la remarquable Crystal Racine, nous plonge dans un univers de beauté et de souffrances où les images les plus surprenantes se succèdent sans arrêt. Et c'est peut-être cette opposition entre le beau et le mal qui fascine tant et donne en partie à la pièce son impressionnante force d'envoûtement.
Karim Akouche est à Montréal depuis 2008. J'ai eu le bonheur de le rencontrer deux jours après son arrivée, et depuis lors nos projets n'ont jamais cessé.
Avec sa fougue et son inlassable énergie, il pourrait dire avec Italo Calvino :
« Un écrivain n'a jamais trop d'ambition. La littérature ne peut vivre que si on lui assigne des objectifs démesurés. »
Ceux de Karim sont une longue marche littéraire que rien ne pourra arrêter.