Abderrahmane LAHLOU, dit Oulahlou, est né en 1963 à Takorabt, sur les monts Ath Abbas, de la basse Kabylie. Ce chanteur engagé, diplômé en psychologie, a déjà 5 albums à son actif.
Sa musique est universelle. Il n’hésite pas à marier le folklore chaoui avec un air de Steevie Wonder ou encore le tindi, le staïfi, le malouf et le haouzi avec les mélodies kabyles.
« face à un pouvoir qui tire sur les jeunes, il faut utiliser les mots du jour, ceux de la foule, ceux des jeunes qui tombent sous les balles ».
« Quand les gendarmes assassinent, je chante Pouvoir assassin et quand la population crie son refus de pardonner, je crie avec elle, à ma façon, avec ma guitare Ulac smah Ulac »
« je ne suis le porte-parole de personne, mais un artiste qui exprime sa révolte, sa quête de justice, d’amour et de liberté ».
OULAHLOU, L'ENFANT PRODIGE DE LA KABYLIE PROFONDE
OULAHLOU : SA BIOGRAPHIE
Oulahlou, de son vrai nom Abderrahmane Lahlou, est né le 09 août 1963 à Takorabt, un petit village de Kabylie. Il fait ses premières études à l’école primaire du village puis au collège Jean Amrouche à Ighil-Ali. Après des études secondaires au lycée d’Akbou, il obtient son baccalauréat en 1982.
La période du lycée coïncide avec l’agitation politique et le bouillonnement culturel du printemps berbère qui le voit en tant que lycéen prendre part aux premières manifestations de rue qui marquent ces années de lutte intense. C’est également à cette période qu’il fait ses premiers pas dans le monde de la chanson en reprenant les tubes engagés de l’époque sur la scène du lycée.
Ses études supérieures, il les fait à l’université de Constantine où il prépare une licence en psychologie. En parallèle, il se consacre corps et âme à la musique. S’ouvrant sur d’autres horizons, il s’initie à tous les styles musicaux et découvre la langue et la culture chaouie dont il s’imprègne profondément. Une influence qui se traduira plus tard par quelques compositions dans le style typique et la langue des Aurès.
Après son obtention d’une licence en psychologie, il revient en Kabylie et s’investit dans le mouvement associatif au niveau de son village. Il anime, notamment, une chorale enfantine à laquelle il destine ses premières œuvres musicales.Auteur-compositeur et musicien par vocation, Oulahlou est un artiste polyvalent qui joue bien de plusieurs instruments de musique. Il joue également bien de la plume dans un style tantôt mordant, tantôt satirique ou poétique, mais toujours hors des sentiers battus de la rime facile, des archétypes et des expressions éculées, dont usent et abusent les faiseurs de chansonnettes si nombreux aujourd’hui.
Son envol artistique ne prend réellement effet qu’à la fin de l’année 1998, lorsque, sur insistance de quelques amis, il se décide enfin à produire son premier opus intitulé Ithvirène "Les pigeons". Encouragé par l’accueil enthousiaste d’un public qui s’élargit de plus en plus, il produit sur sa lancée une deuxième cassette de six titres en 1999.
Le titre phare, afouss i Bouteflika, "vive le président", rencontre un grand succès auprès d’un auditoire attentif qui apprécie de plus en plus cette ironie mordante qu’utilise Oulahlou pour s’aventurer sur des thèmes très souvent à la limite du tabou.
En 2000, il sort son troisième album intitulé Ouchen d weydhi, "le loup et le chien". Oul Lahlou maintient son cap de chanteur libertaire en revenant avec humour, sarcasme et tendresse sur le sujet qui lui tient le plus à cœur : la liberté.Le verbe direct, corrosif, le cœur à fleur de peau, il chante la réalité populaire faite de quêtes vaines et d’amertume. Il porte par sa chanson toutes les frustrations des opprimées, les cris des sans-paroles, le toit des sans-logis, le salaire des sans-emploi et le regard des sans–espoir. C’est la voix des exclus et des opprimés qui refusent d’abdiquer.
En 2001, son quatrième album Pouvoir Assassin, qui survient quelques mois après l’éclatement des tragiques événements du printemps Noir de la Kabylie, fait l’effet d’une bombe. Pouvoir Assassin s’arrache littéralement chez les disquaires et le titre devient aussitôt l’hymne que toute la région reprend lors des manifestations publiques qui drainent des milliers de marcheurs.Mais ce n’est pas pour autant que le succès lui soit monté à la tête.
Il a su malgré une popularité qui monte crescendo, rester extrêmement modeste et accessible. Il est vrai que sa carrière qui reste à faire ne lui a donné jusqu’à présent pour capital qu’un nom. Pour le reste, il habite toujours une mansarde familiale aux murs délavés par le temps et sa vieille mère qui ploie sous le poids des ans désespère de le voir quitter ses habitudes de hippie pour une vie plus sage et plus rangée.
En 2002, il produit un cinquième album, Ulac Smah ulac (Pas de Pardon) pour rendre hommage aux nombreux jeunes martyrs kabyles tombés sous les balles des gendarmes. Il rend également hommage au passage au chanteur contestataire Ferhat, son père spirituel de toujours.Désormais, d’autres horizons s’ouvrent à lui : il se produit en France sur la scène parisienne en animant un premier gala à la Cigale en septembre 2003.
Ce fut un véritable triomphe.2005, sortie de l’album "Azul al Paris" (bonjour Paris) . Un album de 12 titres avec une inspiration très perceptible des chanteurs français à texte tels que Brassens, Renaud et Moustaki dont il adapte le métèque en Kabyle.
Début 2006, il sort un septième album, "Arraw N Tlelli" (les Enfants de la Liberté), dans lequel il rend un très bel hommage à la célèbre cantatrice Taos Amrouche à travers une chanson intitulée sobrement Marguerite. Une ballade folk servie par une belle mélodie du terroir avec un habillage musical très acoustique : des arpèges, une guitare pour l’accompagnement, une flûte, une basse et la voix chaude et grave d’Oulahlou.