Honorée samedi à Alger
Son défunt maître, Cherif Kheddam, aura ainsi formé, pour la postérité, une voix d’où plusieurs générations de mélomanes continuent de puiser saveur et savoir-faire.
à l’initiative du ministère de la Culture, l’Office de Riadh El-Feth (Oref) a rendu hommage, avant-hier soir, à la chanteuse kabyle Nouara. Cette activité entre dans le cadre des hommages que rend l’Oref aux artistes algériens qui ont marqué la musique algérienne — il y a eu entre autres des hommages à Blaoui Houari, Noura, Rabah Deriassa, etc. ; et durant ce mois, l’Oref honorera Maazouz Bouaadjedj et Amar Ezzahi. Plusieurs personnalités culturelles, politiques, ainsi que des centaines de fans se sont donné rendez-vous à la salle Ibn Zeydoun, trop exiguë pour contenir l’assistance, pour honorer l’une des voix les plus appréciées de la chanson kabyle, Nouara.
Cet hommage a également été marqué par la présence de plusieurs personnalités, à l’image de Khalida Toumi, ministre de la Culture ; Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale ; Abdelmadjid Sid-Saïd, SG de l’UGTA ; El-Hadi Ould Ali, directeur de la culture de Tizi Ouzou, et des artistes, tels Hassen Abassi, Lounis Aït Menguellet, et le poète Benmohamed. Akli Yahiatène, Belaïd Tagrawla, El-Hachemi Assad, Abdelkader Bendameche étaient également de la partie, tandis que Farid Ferragui et Yasmina, invités de Nouara, ont eu du mal à accéder à la salle. Les agents chargés de la sécurité les ont “refoulés” à l’entrée de la salle, sans la prompte intervention d’autres organisateurs. Plusieurs autres artistes ont été conviés à animer la soirée. Ali Meziane et Ldjida Tamechtuht, ainsi que des jeunes talents, comme Kahina, Nassira et Oujda ont, tour à tour, interprété quelques-unes des chansons de la diva, repris en chœurs par tous les fans de la chanteuse, venus nombreux l’honorer. “Vous m’avez honorée et je suis fière de vous”, a déclaré, toute émue, Nouara sur scène. Sa voix a gardé, le long de quatre décennies de carrière, toute sa splendeur. Cette voix cristalline a pu résister au temps, et son visage a gardé la même lumière et la même sensibilité. En interprétant l’une de ses chansons, elle a montré que la force de sa voix et la douceur de ses sonorités sont toujours là pour la rehausser au rang de diva. Son défunt maître, Cherif Kheddam, aura ainsi formé, pour la postérité, une voix d’où plusieurs générations de mélomanes continuent de puiser saveur et savoir-faire. Cette voix toujours vertueuse continue de chanter de beaux poèmes, à interpréter de belles mélodies et surtout à donner encore plus de sens à la voix féminine. Cette voix qui a su briser les jougs d’une société où, jadis, l’art était synonyme de transgression de lois sociétales savamment établies pour confiner au second plan la gent féminine.
Par son art, Nouara — et plein d’autres femmes artistes — a combattu une vision des plus rétrogrades de l’art. Elle a fait face, et elle a vaincu les clichés passéistes. à la fin de l’hommage, tous les artistes ont rejoint Nouara sur scène pour chanter une de ses chansons. La soirée s’est clôturée avec une interminable standing ovation, agrémentée des youyous de femmes présentes en force dans la salle.
ILS ONT DIT
Nouara : « Je suis très heureuse »
« Je suis très fière de tout ce monde qui est venu pour moi. Je suis heureuse par cette chaleur dont toutes et tous m’entourent. Je souhaite que ce genre d’initiative se prolonge et continue. Je remercie également les organisateurs et les présents ».
Khalida Toumi, ministre de la Culture : « elle était d’abord une femme militante »
« C’est une voix sublime. C’est un symbole de la chanson algérienne kabyle. Les gens oublient que Nouara était d’abord une femme militante. Elle s’est battue, d’abord, pour s’imposer en tant que femme chanteuse, et elle s’est battue contre sa famille et la société pour le droit des femmes d’exercer l’art. J’appartiens à une génération qui s’est formée politiquement avec les chansons de Nouara et de beaucoup d’autres artistes. Elle a chanté aussi l’éducation dans sa chanson ‘A Yemma’. Elle s’est battue aussi pour faire un travail des plus réussis ».
Ould Ali El Hadi : « C’est un hommage exceptionnel »
« C’est hommage exceptionnel pour lequel il faut remercier Madame la ministre de la culture. C’est un très bel hommage à Nouara, la diva de la chanson kabyle. Il est exceptionnel parce qu’il a réuni plusieurs artistes. Entre chanteurs, poètes et poétesses, ainsi que de centaines de fans ».
Nouara : « Je suis très heureuse »
« Je suis très fière de tout ce monde qui est venu pour moi. Je suis heureuse par cette chaleur dont toutes et tous m’entourent. Je souhaite que ce genre d’initiative se prolonge et continue. Je remercie également les organisateurs et les présents ».
Khalida Toumi, ministre de la Culture : « elle était d’abord une femme militante »
« C’est une voix sublime. C’est un symbole de la chanson algérienne kabyle. Les gens oublient que Nouara était d’abord une femme militante. Elle s’est battue, d’abord, pour s’imposer en tant que femme chanteuse, et elle s’est battue contre sa famille et la société pour le droit des femmes d’exercer l’art. J’appartiens à une génération qui s’est formée politiquement avec les chansons de Nouara et de beaucoup d’autres artistes. Elle a chanté aussi l’éducation dans sa chanson ‘A Yemma’. Elle s’est battue aussi pour faire un travail des plus réussis ».
Ould Ali El Hadi : « C’est un hommage exceptionnel »
« C’est hommage exceptionnel pour lequel il faut remercier Madame la ministre de la culture. C’est un très bel hommage à Nouara, la diva de la chanson kabyle. Il est exceptionnel parce qu’il a réuni plusieurs artistes. Entre chanteurs, poètes et poétesses, ainsi que de centaines de fans ».
Propos recueillis par M. M.