dimanche 29 avril 2012

Amar Said Boulifa : Un précurseur de la quête identitaire


COLLOQUE SUR LA VIE ET L’ŒUVRE D’AMAR SAÏD BOULIFA


Par : Samira BOUABDELLAH
Si Amar Saïd Boulifa est un auteur de la région de Kabylie. En dehors des cercles initiés, peu de gens le connaissent. Afin de contribuer à le faire sortir, un tant soit peu, de l'anonymat, l'association culturelle Issegh de Souama, présidée par Mohand Boukhtouche, a initié une série de colloques dont les thèmes ont trait à la vie et surtout à l'œuvre de ce grand homme. Pour sa 3e édition, ce colloque est placé sous le thème générique de “Boulifa et l’archéologie”. Il s’est tenu, dimanche et lundi, au niveau du grand hall de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. L’ouverture officielle a été faite par le directeur de la culture, El Hadi Ould Ali, et par le président de l’association Issegh de Souama, M. Boukhtouche. Le directeur de la culture précisa que “si Amar Saïd Boulifa est l’une des bases sur lesquelles est construit un édifice, celui de la culture amazighe”. Quant au président d’Issegh il dira que “c’est une occasion de transmettre et de rappeler l’immensité de ce militant. Dans les temps modernes, il est peut-être le premier à avoir écrit en utilisant sa langue maternelle”. Cette manifestation s’est caractérisée par une exposition ainsi qu’une série de communications portant sur la vie et l’œuvre de Boulifa. Si Amar u Saïd Boulifa (ou Amar Saïd Boulifa) est un homme de lettres algérien, considéré comme le précurseur berbérisant, vraisemblablement né en 1861 au village d’Adheni dans l’actuelle commune d’Irdjen, daïra de Larbâa Nath Irathen. Orphelin très jeune, son oncle le fait scolariser à la toute première école ouverte en Kabylie en 1875. Instituteur formé à l’Ecole normale de Bouzaréah dans les années 1890, il devient par la suite linguiste, sociologue et historien notamment à la faculté des lettres d'Alger. Il s’insurge contre les conclusions intentionnées du général anthropologue Adolphe Hanoteau faites sur la société kabyle à travers son ouvrage d’analyse poétique intitulé Les chants populaires du Djurdjura. En 1890, il était professeur de berbère à l’Ecole normale, puis à la faculté d’Alger. Pour rappel, le général faisait partie de la vaste conquête de la région engagée par les forces de l’occupation françaises à partir de 1857. Il prit sa retraite en 1929. Il mourut à Alger, d’après le registre de l’hôpital Mustapha, le 8 juin 1931 d’un néoplasme. En plus des œuvres, archives, notes de voyages et autres études faites par ce chercheur, qui sont introuvables, sa tombe reste également introuvable.