Azrou N’thor, un pic de 1 850 mètres d’altitude qui domine la région d’Iferhounène, offre un lieu de tourisme et de villégiature où l’on peut se détendre et s’éloigner du stress et des tensions.
C’est dans une ambiance festive que certaines régions de Kabylie, particulièrement celle d’Iferhounène, célèbrent les fêtes traditionnelles qui s’organisent chaque année autour des lieux saints et autres mausolées.
Un peu par croyance, un peu pour ramener de la joie à un quotidien morose. C’est ainsi qu’on va honorer Azrou N’thor, un pic à 1 850 m d’altitude qui domine de toute sa splendeur la région d’Iferhounène. Le lieu, réputé pour sa beauté naturelle, attire de nombreux visiteurs et pèlerins. C’est que là-haut, on se sent tout près du ciel, la vue se dégage et s’étend jusqu’à Azazga, au nord, et à Larbaâ Nath Irathen, au sud-ouest, à Akbou, à l’est, et jusqu’aux environs de Bouira, au sud-est. C’est merveilleux ! L’endroit réserve des paysages de rêve pour ceux qui savent regarder avec les yeux du cœur. Tous les chemins montent et les yeux portent très loin sur les hauteurs et villages qui s’accrochent en grappes sur les crêtes. Cette fête traditionnelle, assensi, qui revient chaque été, au mois d’août, réunit des gens venant de toutes parts, de la région et d’ailleurs. Des émigrés, à la découverte de leur bled, viennent se ressourcer et retrouver leurs racines et les beaux paysages de la Kabylie.

 
Une fête qui tire ses origines des temps les plus reculés et qui résiste aux changements du mode de vie ; cela prend des allures de rites qui font partie de la culture locale et d’une mémoire commune. Chaque année, c’est aux villages Zoubga, Aït Adella et Aït Atsou d’organiser la fête.
Les chemins et les routes qui mènent à ce pic prestigieux se remplissent d’hommes, de femmes et d’enfants dont le sourire laisse deviner la plénitude de leur sensibilité. Une longue marche, bien que des bus soient réservés par les villages organisateurs, les véhicules ne pouvant pas transporter tout le monde, beaucoup de visiteurs et de pèlerins préfèrent rejoindre le lieu saint à pied et de sentir la fraîcheur matinale que dégage la végétation et les ruisseaux. Comme c’est la fête, les youyous fusent de partout et se répondent en écho au-dessus des montagnes.
Une foule bariolée, où des robes kabyles chatoient au soleil, monte et descend en file indienne tout autour d’Azrou N’thor, à travers les sapins et rochers. Les hauteurs sont noires de gens venus faire leurs vœux. Aux environs de midi, des plats de couscous à la viande sont servis aux visiteurs, et pour la baraka, un instant d’appétit et d’union à partager dans la joie générale. Plus tard, vers 13h, agraw s’installe sous les sapins pour recevoir la waâda, prêcher la bonne parole et donner sa bénédiction aux donateurs.
La source d’Azrou N’thor, toute proche, offre une eau claire et fraîche, elle désaltère l’assoiffé et le repose de sa fatigue. Azrou N’thor reste un patrimoine régional qui permet, en plus de la ziara, la rencontre et les retrouvailles entre parents et amis. Les visiteurs viennent quelquefois de très loin, c’est aussi un lieu de tourisme et de villégiature où l’on peut se détendre du stress et des tensions de tous les jours. Le lieu est un vrai havre de paix.