jeudi 19 janvier 2012

NOUARA, LE GRAND RETOUR : ELLE S'EST PRODUITE À L'AUDITORIUM DE LA RADIO NATIONALE

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Une soirée formidable
Une soirée formidable
 
Les Algériens n'ont d'autre choix pour sauver la qualité de leur art que de sauvegarder l'ancienne chanson, tout en faisant la différence avec le chant contemporain.
L'auditorium de la Radio nationale a vibré la soirée du jeudi dernier à l'occasion de la célébration de la fête de Yennayer 2962. Organisé par la radio Chaîne II, le gala animé par la diva kabyle Nouara, a régénéré l'âme et la noblesse de la chanson kabyle en particulier et algérien de manière générale.
Riche de sens et de valeurs culturelles et ancestrales, le répertoire interprété par Nouara a laissé, tantôt le public dans un silence profond pour écouter et savourer la voix et les textes de cette artiste qui n'est plus à présenter, tantôt dans une ambiance bon enfant en dansant sur les gradins de la salle.
Sous les applaudissements et les youyous des familles venues nombreuses, la diva Nouara n'a pas changé quant à son humilité et sérénité. Saluant le public de manière la plus noble des artistes qui se respectent sur scène ou dans la vie quotidienne, cette fille de la Casbah, qui est un pur produit algérois, dira: «Je me rappelle de ma mère qui fête Yennayer depuis 1957 à Alger. Notre tradition ancestrale nous l'avons vécue dans l'âme et la vie de tous les jours». «Je ne suis pas venue chanter pour l'argent, mais c'est pour l'identité, la culture et la dignité de nos valeurs», a-t-elle lancé en direction de la nombreuse assistance. Deux heures durant, le public a retrouvé les repères de la chanson kabyle qui va dans le sens de l'éducation des enfants et l'éveil des consciences. Akwassigh Ammi aazizène «Je te conseille mon tendre enfant», Assemidh «le froid», Ghurwath aknawthane «Atten-tion à leurs coups», Achehal yefrane dhisserime «O combien de secrets tu caches mon Algérie», qui est un hymne à l'histoire du pays, et tant d'autres chansons immortelles, avec un orchestre professionnel digne de ce nom. En lever de rideau, deux jeunes talents ont ouvert le gala, à savoir Abdelhak Sahel et Yousef Lalas, issus de l'émission Inzizène de la Chaîne II, lesquels promettent qualité et des meilleurs jours à la chanson kabyle. «Nous sommes la relève de Slimane Azem, Lounès Matoub, Cheikh El Hasnaoui et autres valeurs inestimables», ont-ils chanté sans complexe, mais avec beaucoup de talent et de fierté.
Un des fans de la diva Nouara qui connaît le répertoire par coeur, a gardé une photo de cette immortelle artiste depuis 1980. «J'ai gardé une photo qu'on a prise à l'université de Tizi Ouzou, je te l'offre en cadeau dans un cadre pour souvenir», a-t-il dit solennellement à Nouara.

Le calme, la sérénité sur scène qui n'a rien à voir avec les gesticulations inutiles, ont caractérisé la présentation d'un spectacle inoubliable.

Nouara a clos le gala avec le fameux Achewik en hommage au défunt Rebelle Matoub Lounès.
Les jeunes Kabyles et les Algériens n'ont d'autre choix que de sauvegarder ce qui reste de la chanson qui est un patrimoine, en tant que valeurs éducatives qu'elle véhicule qui appellent au rationnel, que celui du chant des anciens, sans omettre de faire la différence avec le chant contemporain. «Il y va de leur personnalité, de leur identité et de leur avenir».