lundi 14 novembre 2011

En hommage à Tahar Oussedik et Chabane Ouahioune

Salon Djurdjura du livre La 4e édition s’ouvrira demain à la maison de la culture de Tizi-Ouzou


La quatrième édition du Salon Djurdjura du livre, organisée par la Direction de la culture, en collaboration avec la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, débutera ce mercredi et s’étalera sur une semaine.

L’édition de cette année sera en hommage à deux figures de la littérature algérienne, Tahar Oussedik et Chabane Ouahioune. Un programme, riche et varié, a été concocté pour l’occasion. Au menu, plusieurs conférences, expositions, projections et hommages. La première journée de ce salon, sera, ainsi, consacrée à l’étude sur la lecture, et ce par l’organisation de quatre séances de lecture pour les élèves des quatre paliers, le primaire d’abord puis le collège. Ce sera, ensuite, le tour des lycéens et des universitaires. Ceci, en plus de trois conférences, qui seront des intermèdes entre ces séances de lecture, pour toute cette 1ère journée. Le texte littéraire : les lectures possibles, sera le thème de la première conférence qui sera animée par une enseignante à l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, en l’occurrence Mme Betouche Aïni. Quand à la seconde et la troisième conférence, elles auront pour thèmes respectifs : L’audiovisuel, une pratique nouvelle ou une concurrence dangereuse pour le livre et le rôle des écrivains dans la société. Elles seront animées, respectivement, par Mme Aït Mouloud Ouiza et M. Djerroud Farouk. La première, est enseignante à l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, le second est auteur et, aussi, directeur des Editions Belles Lettres de Béjaïa. La seconde journée (jeudi), sera marquée par l’ouverture officielle du Salon du livre qui sera suivie par une visite guidée des expositions de livres et de matériel d’impression livresque en braille, entre autres, qui seront installées tout au long de la durée du salon. Des témoignages sur la vie, le parcours et l’œuvre des deux honorés de ce salon seront donnés par leurs proches et amis au petit théâtre. Un film documentaire intitulé Sur les traces de Taos Amrouche de Bacheche Sadia, sera diffusé dans la même journée. Ceci en plus des ventes dédicaces ainsi que des récitals poétiques qui dureront toute la période du salon. Un atelier de démonstration autour des nouvelles technologies du livre, ainsi qu’un film documentaire intitulé Massinissa, marqueront la journée du vendredi. Une table ronde autour du thème L’écriture de l’histoire : passage de l’oralité à l’écrit, sera animée par le directeur de la revue NAQD, un chercheur au CRASC d’Oran ainsi qu’un professeur d’histoire à l’université d’Alger, et ce durant la matinée du samedi, tandis que l’après-midi de cette même journée sera marqué par la projection d’un documentaire intitulé La troisième vie de Kateb Yacine. Un autre thème, Le livre en bataille dans les espaces de lecture publiques, marquera l’avant-dernière journée de cette quatrième édition du Salon Djurdjura du livre. Ceci en plus du film documentaire de Larbi Cherif Abderrahmane, intitulé Un poète peut-il mourir (Tahar Djaout) ? Quant au dernier jour de cette édition, il sera marqué par une rencontre littéraire, avec Kahar Rachid, auteur du roman Les frères ennemis, qui sera animée par le directeur des Editions Belles lettres, et ce avant la cérémonie de clôture et la remise des prix au lauréats des concours.

A titre de rappel, Tahar Oussedik, originaire de Ain El Hammam et né à Sidi Naâmane, fut instituteur à la fin des années 30 dans un village prés de Médéa. Pendant la seconde guerre mondiale, il s’est porté volontaire pour combattre le nazisme. Après cela, il reprit ses activités politiques au sein du mouvement nationaliste (PPA, MTLD) ainsi que l’enseignement. Il fut arrêté pour la première fois en 1951, il poursuivit, ensuite, ses activités dans la clandestinité, avant de se faire arrêter et torturé par les paras de Bigeard. Il partageait la même cellule que Ali Boumendjel. Il fut transféré, par la suite, au camp de Beni Messous. Après sa libération, il décida de se réfugier en Tunisie, et ce pour continuer la lutte contre le colonialisme. A l’indépendance, Tahar Oussedik assurera plusieurs fonctions, notamment d’instituteur, d’inspecteur et de cadre à l’académie d’Alger. Il s’adonna, ensuite, à l’écriture après sa retraite. Il décéda un certain 23 octobre. Tahar Oussedik est auteur de plusieurs ouvrages dont Les Berbères (tomes 1 et 2), Si Smaïl, Apologies, Des Héroïnes algériennes dans l’histoire, Le royaume de Koukou, Oumerri, Le mouvement insurrectionnel de 1871 et L’la Fadhma N’Soumer. Quant au deuxième écrivain honoré par cette quatrième édition du Salon Djurdjura du livre, Chabane Ouahioune en l’occurrence, il est, né en 1920 à Tassafth Ouguemoun, dans la commune d’Iboudrarene. Il fut mobilisé, comme Oussedik, lors de la seconde guerre mondiale et participa à la libération de la France. Après une licence en droit, il exerça en qualité d’avocat, puis quitta cette profession pour se consacrer à l’écriture.

Chabane Ouahioune est auteur de nombreux ouvrages sur la Kabylie et son village natal, il a touché également, dans ses écrits, les problèmes de l’émigration avec la délicatesse de l’humaniste, dans une série de chroniques, pleines de bon sens et de modération, dans la presse algérienne, au moment de la violence intégriste. Chabane Ouahioune est mort en 1994 suite à un arrêt cardiaque. Parmi ses ouvrages nous pouvons citer, entre autres, La maison au bout des champs, Les conquérants au parc rouge, Thiferzizouith ou le parfum de la mélisse et Ce mal des siècles.
Rachida Selmani